Le leader des capteurs d’activité Fitbit vient de racheter Pebble avant de procéder à son enterrement pur et simple. Est-ce à dire que Fitbit ne croit pas au marché des montres connectées ? Ce serait aller vite en besogne.
[MAJ – 15 décembre 2016]
La fin de Pebble sera moins brutale qu’annoncée initialement, pour la base installée. Les ingénieurs du constructeur, désormais intégrés à Fitbit, ont en effet annoncé que les montres de la marque continueront à bénéficier de mises à jour. Celles-ci leur permettront notamment de fonctionner sans les services cloud de Pebble (appelés à disparaître) donc en accédant à des services tiers. Cela concerne par exemple l’authentification, le dictaphone ou la météo. Si cela ne suffisait pas, l’équipe Pebble en appelle à la communauté des utilisateurs / développeurs indépendants, qui ont su par le passé compléter certaines lacunes des produits Pebble.
12 décembre 2016] Fitbit est le leader incontesté du marché des bracelets connectés / capteurs d’activité. Pebble fut en 2013 le principal pionnier du marché des montres connectées. Le premier se porte bien et vient de racheter le second avant de l’enterrer purement et simplement. Autrement dit, la commercialisation des montres Pebble est brutalement stoppée et les mises à jour logicielles vont s’arrêter dans les toutes prochaines semaines. Dommage pour les anciens clients. Fitbit ne s’intéresse pour sa part qu’aux brevets et aux compétences techniques de Pebble.
Apple, Samsung et Google y croient encore
On devrait logiquement conclure que le marché des montres connectées est un mirage et que seule la mesure de l’activité physique et le coaching sportif intéressent les utilisateurs. Ce serait aller un peu vite en besogne. Tout d’abord parce les deux leaders des montres connectées, Apple et Samsung, restent très actifs, tandis que Google prépare une évolution majeure de son système Android Wear. Mais surtout, Fitbit est lui-même présent sur ce marché depuis plusieurs mois, avec une véritable montre connectée, la Fitbit Blaze.
Montres connectées basiques versus produits aux fonctionnalités évolutives
Cela dit, il faut distinguer les montres connectées dites « feature watches » et les smartwathes. Les premières ont des fonctionnalités basiques et surtout figées. Les secondes permettent d’ajouter de nouvelles fonctions, typiquement via un magasin d’applications. Or, James Park, CEO de Fitbit, a clairement annoncé qu’il ne s’intéressait qu’aux feature watches, estimant que pour l’instant le marché des smartwathes n’était pas mûr, notamment parce qu’il reste actuellement impossible de combiner dans un même produit de grande diffusion, la gestion de l’activité physique, des fonctionnalités généralistes et une autonomie importante.
James Park a toutefois ajouté que certaines caractéristiques des Pebble pourraient être intégrées dans de futurs produits Fitbit. On pense immédiatement à l’utilisation d’écran en technologie encre électronique, justement synonyme d’une bonne autonomie – jusqu’à 10 jours pour certaines montres Pebble. On peut donc penser que Fitbit enfoncera le clou sur le marché des montres connectées, pour se rapprocher progressivement de produits généralistes et évolutifs comme les Apple Watch, les Samsung Gear sous le système Tizen ou encore, les multiples montres sous Android Wear. C’est d’ailleurs le sens d’une déclaration de James Park : « grâce au rachat de Pebble, nos produits seront de plus en plus sophistiqués et offriront une variété croissante d’applications développées par Fitbit ou par des partenaires. »
Pourquoi le marché des montres connectées marque-t-il le pas ?
Le marché des montres connectées n’est à l’évidence pas l’eldorado que certains avaient imaginé en 2013. Mais ces produits ont déjà trouvé un certain public, en particulier celui des utilisateurs ultra-connectés qui voient dans les smartwatches, une extension de leur smartphone. Pourtant, impossible de nier qu’en 2016, ce marché a marqué le pas. Cela s’explique de plusieurs façons. Tout d’abord, les montres connectées ayant trouvé une bonne partie de leur public, on est déjà dans un marché de renouvellement. D’autre part, le leader de ce marché, Apple, n’avait pas annoncé de nouveaux depuis deux ans, avant le lancement de la Watch Series 2 en septembre 2016. C’est maintenant chose faite et on attend les nouveaux chiffres de vente. Enfin, on note également un effet conjoncturel du côté de Google, qui planche sur une version 2.0 d’Android Wear. Les constructeurs adeptes de ce système attendent la sortie de cette seconde mouture pour lancer de nouveaux produits.